Département d’Arts visuels
Position adoptée face à la fermeture de la matériathèque
le 1er juin [retour]
Le Département d’arts visuels s’est positionné, lors d’une réunion de département le mercredi 1er juin, résolument contre la fermeture de la matériathèque du pavillon 4. Nous considérons que ce service est essentiel au fonctionnement de nos programmes à plusieurs niveaux, et que sa disparition nous empêche de remplir correctement notre mission éducative, mot d’ordre si cher à notre institution…
Notre opposition se fait en deux volets : sur la manière et sur le fond.
Sur la manière, d’abord, parce que cette décision arrive en plein contexte de transition, avec un nouveau DEP à la tête du secteur A. De plus, cette décision nous paraît manquer de transparence, puisque personne du pavillon 4 n’a été consulté, ni les départements, ni les programmes, ni les employés concernés. Ensuite, le moment choisi, juste avant que la majorité des employés partent en vacances, nous paraît d’autant importun pour une réorganisation aussi majeure.
Cette décision nous semble précipitée et nous prend complètement au dépourvu. Elle est basée sur une nette méconnaissance de nos besoins : pédagogiques, organisationnels, sécuritaires et communautaires. Voici une liste non exhaustive des différents impacts qu’entraînerait la fermeture de la matériathèque : impacts sur les services offerts par les TTP, notamment sur leur disponibilité en classe, sur la sécurité dans les ateliers, sur les commandes et la gestion du matériel didactique périssable, sur la gestion des outils et des appareils audiovisuels, sur la tâche des professeurs, sur l’impression couleur grand format, sur la gestion et l’utilisation des locaux et sur la vie pavillonnaire en général.
Nous sommes donc d’avis que la décision de la Direction du Cégep est hâtive, peu éclairée et ne semble pas prendre en compte l’intérêt des employés ni des étudiants. Nous craignons que la dévitalisation du pavillon 4, couplée à la surcharge de travail de nos TTP, entraîne un impact négatif sur la persistance scolaire de nos étudiants. En conséquence, nous demandons à la Direction de reconsidérer cette décision. Dans le cas où le projet irait de l’avant malgré les avis unanimes de tous les programmes et départements impliqués, et du syndicat du personnel enseignant, il est fort possible que la rentrée 2016 soit compromise au pavillon 4.
Les professeurs du Département d’arts visuels
Position adoptée lors de la réunion de département, le mercredi 1er juin 2016. [retour]
Lettre du département de Graphisme à la direction [retour]
Bonjour,
Comme tous mes collègues, je suis surpris et très inquiet de la décision de la fermeture de la matériathèque du pavillon 4, décision qui semble avoir été prise sans réelle évaluation des impacts sur le fonctionnement des départements et des programmes, de même que sur la vie pavillonnaire. Dans les circonstances, je ne peux, à l’instar de mes collègues départementaux et de pavillon, que douter de la connaissance de la réalité de la part des intervenants impliqués dans cette décision.
Premièrement, soulevons l’enjeu de l’espace au pavillon 4. Il faut savoir que tous les représentants des coordinations du pavillon avaient amorcé un travail avec Mme Daneau, qui s’est par la suite poursuivi avec Mme Meadows, afin de tenter de trouver des solutions au manque d’espace flagrant dans ce bâtiment, notamment à l’égard des lieux pour l’encadrement, les reprises d’évaluation, les différentes rencontres d’équipes et les rencontres avec les clients des stages en Graphisme. C’est bien malgré nous que cette question a trouvé sa solution dans le départ de Mme Meadows, départ qui a laissé vacant son bureau, ainsi que celui de sa secrétaire. Depuis, un système de réservation efficace a été mis en place, et l’espace se trouve fort bien rempli tout au long des sessions. Les départements sont actuellement pleinement satisfaits de cette solution. Dans la foulée des travaux de ce comité, les coordonnateurs ont soulevé le problème de l’absence d’un espace pavillonnaire de rencontre pour les étudiants. Suite aux discussions du comité et à la présentation d’un projet par Guillaume Lallier, coordonnateur du programme Arts, lettres et Communications, les départements ainsi que Mme Meadows ont appuyé la conversion du local 4-31-119 en Carrefour des Arts pour répondre à ce besoin. Nous étions à ce jour dans l’attente de la suite du projet. Lors du travail du comité sur ces deux enjeux (manque d’espaces de travail et absence d’un espace pour les étudiants), une réorganisation du local de la matériathèque avait été évaluée. Force a été de constater alors que cette réorganisation serait impossible, étant donné l’ampleur de la quantité de matériel qui s’y trouve et la complexité à démolir certains murs qui pourraient contenir de l'amiante.
Or, la stratégie actuellement annoncée par la direction misant sur la modification de la matériathèque en salle commune et sur la conversion (encore) des anciens bureaux de direction pour pallier au transfert du matériel de la matériathèque et à l’absence du service qui en découle m’apparait complètement irréfléchie, et surtout, irrespectueuse du travail de compromis effectué par les départements du pavillon 4 pour arriver à une solution viable pour tous. Tenter de régler le problème de l’espace – qui par ailleurs avait déjà une solution – en en créant un autre encore plus grave s’avère totalement absurde.
Deuxièmement, le magasinier du pavillon 4 constitue la seule personne présente en tout temps, de jour comme de soir, au pavillon. La bâtisse n’est desservie par aucun comptoir d’informations ni poste de sécurité et de premiers soins. Le magasinier tient ce rôle notamment. Outre ce rôle pavillonnaire, il est pour certains départements responsables de la réception des marchandises au pavillon 4 (on parle ici de postes budgétaires totalisant plus de 25 000 $ seulement pour Graphisme et Arts visuels). Suite à la réception des marchandises, le magasinier doit classer et gérer l’inventaire selon les besoins et requêtes de chaque enseignant, rédiger les bons de commande et faire le suivi des stocks. En l’absence de matériathèque, on se questionne sérieusement quant au lieu où seront déposées les commandes de matériel didactique reçu et à la responsabilité de la gestion de ce matériel. Comme il ne s’agit pas uniquement de matériaux comme des cartons et du papier, le magasinier doit aussi entretenir l’imprimante laser couleur, essentielle au programme de Graphisme mais aussi accessible pour tous, et gérer son utilisation au quotidien par les élèves, en plus d’un parc de plus de 30 tablettes graphiques Wacom, d’appareils photo et d’équipement argentique, sans compter le parc de tables à dessin et de tables lumineuses. Ces outils de travail essentiels au programme de Graphisme ont non seulement une valeur monétaire très élevée, mais nécessitent également une manipulation adéquate et un contrôle serré. C’est également à la matériathèque que le nouveau parc d’iPads disponible pour tous les enseignants du pavillon est rangé et administré.
Par ailleurs, pour les étudiants, le magasinier est celui qui offre une assistance technique pour les impressions et en fait la distribution. Il doit également gérer la file d’attente du contrôleur Fiery, le serveur d’impression. Les étudiants vont également au comptoir pour l’emprunt de matériel en tous genres : écouteurs, tablettes graphiques, appareils photo, matériel de développement, etc. Le magasinier doit donc gérer les emprunts, faire le suivi au besoin et s’assurer du bon fonctionnement des appareils au retour.
On nous a dit que les deux techniciens en travaux pratiques du pavillon 4 pourraient pallier la perte de cette ressource. Permettez-moi d’en douter. La nature du travail des deux techniciens fait en sorte qu’ils ne sont pas interchangeables : Jacques Desruisseaux a une formation en arts et François Bernard-Sévigny en graphisme. Ce ne sont pas ni des magasiniers ni des appariteurs, et la tâche effectuée par le magasinier de la matériathèque est trop volumineuse pour être simplement déléguée dans la cour de l’un ou de l’autre, au gré des vues d’une administration qui, de toute évidence, n’en connait pas la teneur réelle.
Il y a dix ans, lorsque nous n’avions en Graphisme que deux laboratoires informatiques et deux imprimantes noir et blanc, nous avions le support d’une technicienne du STI pour l’équivalent d’une journée par semaine. On nous a progressivement enlevé cette ressource. À l'avenir, pour toute difficulté informatique, nous sommes contraints à la requête Octopus uniquement. Par la suite, on a fourni une technicienne présente à temps plein au pavillon 4. Son rôle était surtout de gérer les urgences informatiques et d’effectuer le suivi avec le STI. Elle n’avait aucune connaissance pour répondre aux besoins plus spécifiques relatifs aux domaines du graphisme et des arts. Depuis maintenant un peu plus d’un an, nous avons une ressource nous permettant de respirer un peu en la personne d’un technicien en travaux pratiques pour répondre aux besoins de trois programmes : Graphisme (75 %), Arts visuels (15 %) et Arts, Lettres et Communications (5 %). Ce besoin apparait désormais comme une évidence, étant donné que nous avons maintenant un parc de 109 ordinateurs, cinq imprimantes noir et blanc, deux imprimantes couleur et un traceur de vinyle, tout cela pour Graphisme seulement.
Le technicien en travaux pratique est essentiel pour faire le suivi des nombreuses requêtes au STI et pour être en première ligne pour les urgences informatiques. Qu’est-ce qu’une urgence informatique pour le programme de Graphisme : par exemple, toutes les imprimantes cessent de fonctionner en fin de session lors des remises de travaux. Autre exemple : les logiciels de la suite Adobe quittent systématiquement sur plus de la moitié des postes dans un laboratoire . Voilà une situation courante lors de laquelle la requête Octopus n’est pas suffisante. En plus du travail avec le STI, le technicien assiste les enseignants dans les cours, fait la gestion et l’entretien des imprimantes qui ne sont pas à la matériathèque, opère de l’équipement spécialisé (traceur de vinyle et imprimante grand format) en plus d’offrir une assistance technique aux enseignants dans leur utilisation des nombreux logiciels qui constituent leurs principaux outils de travail auprès des étudiants.
Puis, pour les étudiants, le technicien en travaux pratiques représente une assistance immédiate à l’extérieur des cours ainsi qu’en classe lorsque celui-ci est disponible. Il produit également des tutoriels vidéos disponibles en ligne et publie des ressources pédagogiques Web à l’attention des étudiants. Il est également responsable des impressions grand format et découpes de vinyle pour les étudiants dans le cadre des projets pour les cours. Il gère notamment toutes les impressions pour l’exposition des finissants. Bref, jeter dans sa cour les tâches effectuées par la magasinier de la matériathèque est simplement irréaliste. Ce que le technicien en travaux pratiques ne fera plus en classe et auprès des étudiants retombera inévitablement dans la cours des enseignants, qui, comme c’était le cas avant l’arrivée du technicien, ne pourront répondre à toutes les demandes. Au final, ce sont les étudiants qui perdent des services et du soutien essentiels, encore.
En clair, fermer la matériathèque est une stratégie incohérente, qui ne répond à aucun besoin clairement identifié, qui ne respecte en rien les demandes du milieu, qui nie la réalité complexe des programmes. Elle risque de dévitaliser le pavillon 4 encore plus qu’il ne l’est déjà, alors que les enseignantes et les enseignants qui y travaillent tentent depuis longtemps par la discussion et la réflexion d’en faire un milieu de vie intéressant, stimulant et opérationnel. Il est difficile de voir cela autrement que comme un manque flagrant de reconnaissance de la part de la direction, qui agit dans l’urgence, dans la confusion, sans analyse réelle.
Nous sommes inquiets, insultés et déçus.
Vincent Desruisseaux,
Coordonnateur / enseignant
Au nom des enseignantes et des enseignants de Graphisme [retour]
« Que le département de Français mandate sa coordination de faire part à la direction de son profond mécontentement par rapport à la fermeture de la matériathèque du pavillon 4 ainsi qu’au processus entourant cette décision. » [retour]
« Que l’assemblée générale du SPECS-CSN appuie de toutes les manières possibles les enseignant-es des départements concernés dans leurs démarches pour conserver la matériathèque du pavillon 4, gérée par un employé dédié à temps plein. »
« Que l’assemblée générale du SPECS-CSN appuie le Syndicat du personnel de soutien dans ses démarches pour conserver la matériathèque du pavillon 4, gérée par un employé dédié à temps plein. » [retour]
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