Date de publication :
Mardi 17 janvier 2023
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Le 16 janvier dernier, le Comité patronal de négociation des collèges (CPNC) a présenté son dépôt préliminaire. D’emblée, deux grandes priorités sont identifiées :
Nous ne pouvons qu’être en accord avec ces priorités. En département et en programme, nous sommes déjà en action pour adapter notre offre de service afin de répondre le plus adéquatement possible aux besoins de formation de nos étudiant·es, qu’ils et elles se dirigent vers le marché du travail ou vers l’université. D’être mieux soutenus dans ces processus est un objectif que nous avons aussi maintes fois formulé.
Nous vivons aussi de plein fouet les enjeux liés au recrutement et à la rétention de la main d’œuvre. Il faut véritablement donner un coup de barre afin d’améliorer les conditions d’entrée dans la profession et d’accès à la permanence, et mettre fin à la disparité grandissante des salaires entre l’enseignement collégial et le secteur privé. L'amélioration des conditions de travail permettrait aussi une diminution des maladies professionnelles et nous permettrait de maintenir au travail plus d’enseignant·es.
Voyons voir de quelle manière le CPNC entend arriver à ses objectifs :
1. Actualiser l’offre de service et de formation
Le CPNC souligne avec raison la diversification des besoins de nos étudiant.es et la difficulté grandissante d’offrir à tous ceux et celles qui le souhaitent une formation collégiale de qualité dans un contexte global de hausse de l’effectif étudiant. La solution pour y parvenir ? : L’enseignement à distance...
Oui, vous avez bien lu. Pour le CPNC, l’enseignement à distance représente ce dont le réseau a besoin actuellement. Il pourra nous permettre d’enseigner à plus d’étudiant·es en même temps pour moins cher, épargner du temps de déplacement, favoriser l’arrimage des besoins et des ressources et aider nos étudiant·es à « développer leurs compétences relationnelles dans un environnement numérique »... Et leurs compétences relationnelles hors ligne ? On n’en parle pas.
L’horaire de travail prévu à la convention (8 à 23h, du lundi au vendredi, clause 8-3.02) est aussi un peu trop contraignant au goût du CPNC. L’enseignement de nuit et de fin de semaine (qui est déjà possible, mais avec certaines conditions) fait partie de ce que l’on devrait « encourager » selon le CPNC.
2. Adapter l’organisation du travail aux besoins des étudiantes et étudiants
Pour répondre aux besoins des étudiant·es, le CPNC nous propose :
3. Faire face aux enjeux de main d’œuvre (comme si ce qui précédait ne parlait pas que de ça)
Le CPNC, dans sa tempête d’idées, est tombé sur une solution extraordinaire à la pénurie d’enseignant·es : le double emploi. Pourquoi on se priverait des services d’enseignant·es qui souhaiteraient cumuler deux emplois à temps plein ?
L’autre problème ciblé est celui des invalidités. On devrait tout simplement prendre notre baguette magique et réduire les invalidités en diminuant les avantages sociaux.
4. Mettre à jour certaines conditions de travail
Nous sommes d’accord. Le diable est dans les détails, évidemment.
Synthèse
Le CPNC a divisé ses offres en 4 thèmes, mais on a l’impression que le seul problème que le CPNC désire régler est celui de la disponibilité des enseignant·es pour combler les besoins grandissants du réseau. Ce qui est grave, c’est que le CPNC caresse l’illusion qu’il est possible d’y arriver par la détérioration de nos conditions de travail.
Nulle part on ne reconnaît la transformation des besoins de nos étudiant·es et la surcharge de travail qui y est associée. Nulle part on ne reconnaît la détresse des enseignant·es qui choisissent de réduire leur tâche pour se donner un peu d’air et qui travaillent tout de même tous les jours. Nulle part on ne reconnaît que le difficile accès à la permanence nous prive d’enseignant·es de qualité. Nulle part on ne reconnaît qu’il y a des enjeux pédagogiques réels et qui sont encore mal documentés qui viennent avec l’enseignement à distance, d’autant plus dans un contexte où l’intelligence artificielle se développe à la vitesse grand V. La liste de ce que le dépôt patronal ne reconnaît pas pourrait évidement encore s’allonger, mais nous vous invitons à lire l’excellent document que nous avons déposé pour avoir un aperçu de ce que le CPNC a sciemment choisi d’ignorer.
Le dépôt patronal ne reflète pas un choc de vision entre deux manières différentes mais valables de voir les enjeux à régler. Il révèle plutôt une profonde déconnexion de la partie patronale des réels besoins du milieu pour s’adapter aux nouvelles réalités étudiantes et pour réaliser le mandat d’offrir à tous et toutes une formation de qualité. Nous avons une vision pour l’enseignement collégial. Ils n’en ont visiblement aucune.
Discussion syndicale sur les nouvelles réalités étudiantes
Le 11 janvier dernier, une quarantaine de personnes enseignantes se sont réunies pour discuter de la nouvelle réalité étudiante et des conséquences pour notre travail. Les échanges ont permis de faire des constats préoccupants; mais ce fut aussi l’occasion d’identifier des stratégies qui pourraient être bénéfiques pour toutes et tous. Si vous n’avez pas eu la chance de participer à l’activité et que vous voulez partager vos observations et vos propositions avec l’exécutif, vous pouvez les envoyer à l’adresse courriel du SPECS info@specs-csn.qc.ca.
Les membres de l’exécutif syndical sont à produire une synthèse des discussions qui permettra d’élaborer des demandes précises qui seront acheminées à notre direction. Vous serez informé·es de la suite du processus lors des prochaines assemblées générales du SPECS.
L’Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC) est un organisme sans but lucratif qui vise à offrir des possibilités d'éducation, d'emploi et d'autonomisation à des jeunes réfugié·es à travers le monde et qui chapeaute le Programme d'étudiantes et d'étudiants réfugiés (PÉR). Depuis 1978, le PÉR s’est développé pour prendre en charge plus de 150 étudiant·es réfugié·es par année grâce à des partenariats avec des universités, des collèges et des cégeps partout au pays. Le Cégep de Sherbrooke est un de ces partenaires.
En effet, depuis 2019, le Cégep a accueilli un·e étudiant·e réfugié·e chaque année. La communauté collégiale et le Cégep de Sherbrooke contribuent financièrement au budget global annuel de près de 25 000 $ nécessaire pour que toutes les dépenses de cette personne soient couvertes pendant sa première année avec nous, depuis le billet d’avion jusqu’au logement et aux soins dentaires.
Le 13 octobre dernier, l’assemblée générale du SPECS adoptait à l’unanimité une proposition confirmant que le SPECS reconduit son soutien au PÉR de l’automne 2022 à l’hiver 2027 pour un montant de 2000 $ par an. Grâce à ce soutien qui représente 10,6 % de tous les dons en argent reçus pour le PÉR au Cégep Sherbrooke, grâce à celui de la Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec qui représente 5,9 % de tous les dons et grâce à celui très important de l’Association étudiante du Cégep de Sherbrooke (via une contribution de 1,50 $ par étudiant par session) qui représente 83,5% de tous les dons en argent, il est possible de remettre mensuellement à l’étudiant·e réfugié·e 812,50 $ pour ses diverses dépenses (la nourriture, les communications, les vêtements et chaussures, entre autres) de sa première année dans notre institution.
Ce montant remis n’a pas varié depuis l’accueil de notre toute première étudiante réfugiée voilà près de 4 ans. Or, si le budget global, qui dépend en très grande partie de la taille de la population étudiante, n’a pas changé de façon tangible depuis 2019, les dépenses de la personne réfugiée ont quant à elles constamment augmenté, et ce de façon plus importante dans les derniers mois, comme c’est le cas pour nous tous et toutes.
Jusqu’à maintenant, les appels pour un soutien financier au PÉR ont été adressés principalement au syndicat. Cet automne, le comité étudiant du PÉR, très actif, a aussi effectué quelques campagnes de levée de fonds.
Aujourd’hui, c’est le personnel enseignant qui est plus directement interpelé. L’EUMC possède une plate-forme virtuelle appelée RAISIN qui permet de recueillir des dons dédiés spécifiquement à notre institution hôte. Si, par exemple, 30 enseignant·es effectuent chacun·e un don annuel de 20 $, le montant recueilli permettrait de remettre directement à la personne réfugiée 50 $ de plus par mois, ce qui lui faciliterait la vie.
Si l’ordre du jour de l’assemblée générale du SPECS du 1er février prochain le permet, une brève présentation de la situation pourrait être effectuée. D’ici là, toute question peut être transmise à un·e des membres du comité institutionnel local du PÉR, formé de Valérie Dubé, Rachel Mayrand, Maria Chelkowska, Marie-Ève Genest, Léa Nogue et Jean Fradette.
Si une personne, qu’elle fasse ou non un don pour le PÉR dans les prochains jours, souhaite recevoir un rappel sur une base annuelle, il lui suffit de transmettre son adresse électronique à jean.fradette@cegepsherbrooke.qc.ca.
De la part du comité institutionnel local du PÉR, un grand merci !
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Poste téléphonique #5330 info@specs-csn.qc.ca VP à l'information et à la mobilisation : Mathieu Poulin-Lamarre Agent de bureau : Alain Paquet |