Date de publication :
Jeudi 8 septembre 2022
Sommaire
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Consultation sur les revendications en vue de la prochaine négo
Vous trouverez dans ce Quand les profs... deux cahiers à consulter en prévision de l’Assemblée générale du 21 septembre prochain.
Le premier cahier regroupe les propositions de revendications de la table centrale, où les secteurs publics et parapublics de la CSN négocieront en front commun avec la CSQ et la FTQ.
Le second cahier est le projet de dépôt sectoriel de l’Alliance des syndicats des professeures et professeurs des cégeps (ASPPC) qui réunit la FNEEQ-CSN et la FEC-CSQ. L’exécutif du SPECS vous propose, dans les lignes qui suivent, d’en faire le résumé.
Échéance de la convention le 31 mars 2023
Malgré la signature récente de la nouvelle convention, celle-ci se termine dès l’hiver prochain, ce qui nous oblige à préparer dès maintenant son renouvellement. Cette situation s’explique en grande partie par le contexte pandémique et les difficultés à finaliser le texte final de la convention à la suite de l’entente de principe du 22 juin 2021. La durée de la convention, 3 ans, est aussi plus courte que ce à quoi on a été habitué.es dans le passé.
Le contexte économique actuel : une occasion à ne pas manquer
Alors que l’inflation fait augmenter le coût de la vie, la pénurie de main-d'œuvre dans tous les secteurs d’activité tire les salaires du privé vers le haut, ce qui a un impact direct sur l’ensemble des services publics qui traversent actuellement une crise.
Du côté des revenus de l’État, la hausse des salaires fait apparaître 2,3 milliards de dollars dans les poches de l’État. « En un mot, c’est l’abondance », mentionne La Presse. C’est l’occasion ou jamais d’opérer le rattrapage salarial dont le secteur public a définitivement besoin.
Table centrale : Augmentation des salaires et amélioration des conditions de travail
L’hiver dernier, une large consultation a été réalisée par la CSN auprès des syndicats des secteurs publics et parapublics afin de déterminer les priorités des membres pour la prochaine négociation. Malgré le contexte inflationniste, les membres ont voté largement pour que les efforts soient mis à la fois sur les salaires et sur l’amélioration des conditions de travail.
Du côté des salaires, le front commun vous propose une hausse qui est à la hauteur des besoins criants du secteur public. La demande phare est une hausse de 100$ par semaine pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses. Rappelons qu’il y a précisément 50 ans cette année, le front commun de 1972 demandait l’atteinte d’un salaire de 100$ par semaine, et la grève qui a été menée a pris une ampleur telle que les chefs syndicaux ont été emprisonnés. Ce clin d’œil n’enlève rien à la pertinence de cette demande, notamment pour les bas salariés, pour qui les hausses de loyer, de l’alimentation et de l’énergie sont dramatiques.
À l’an 2 et 3, il est proposé de demander 3% et 4% d’augmentation de plus que l’IPC.
De plus, le contexte inflationniste conduit le front commun à demander une protection qui prendrait la forme d’un mécanisme permanent d’indexation des salaires. Il est anormal qu’une hausse de salaire (comme celle de 2% par année que l’on a obtenue lors de la dernière négociation) ne conduise pas à un réel enrichissement.
L’autre grande priorité de la négociation est d’envoyer les sommes nécessaires aux tables sectorielles pour négocier une réelle amélioration des conditions de travail et de pratique.
Pour les autres enjeux de table centrale, voici en bref les revendications qui vous sont proposées :
Retraite
Droits parentaux
Assurances collectives
Des demandes sont aussi faites en lien avec les disparités régionales, les ouvriers spécialisés, les lanceurs d’alerte et la majoration des primes.
L’analyse de l’exécutif Après avoir effectué la tournée des départements lors de la session d’hiver, il nous semble que ces revendications répondent bien aux préoccupations des départements, tant en ce qui concerne les salaires que les autres thèmes. Nos membres trouveront sans doute un peu molle la demande d’améliorer les investissements responsables à la Caisse de dépôt et de placement et voudront sans doute lui donner un peu plus de mordant.
Table sectorielle : une négociation raisonnée
Comme ça avait été la stratégie lors de la dernière négociation, l’ASPPC nous propose un dépôt sectoriel sous la forme d’une identification large des grands enjeux qui touchent les cégeps plutôt que d’identifier précisément des demandes. Cette manière de faire évite que le Comité patronal de négociation des collèges (CPNC), notre vis-à-vis, ne cible trop précisément les enjeux où l’on souhaite faire des gains pour nous proposer des reculs.
L’exécutif vous propose ce résumé des six thèmes qui met l’accent sur les enjeux locaux que nous avons relevés lors de notre tournée de consultation des départements l’hiver dernier.
Thème 1 : La précarité et l’insertion professionnelle
Lors de la dernière négociation, nos demandes en lien avec la précarité sont restées sur la table, ce qui avait conduit à une adoption très mitigée de l’entente de principe par notre assemblée générale. Les enjeux sont nombreux, les conditions de travail des précaires sont les mêmes qu’à la fin du 20e siècle, un modèle rigide qui demande une souplesse démesurée à nos membres les plus vulnérables. Derrière les demandes en lien avec la précarité se retrouvent des dizaines de cas d’épuisement professionnel, d’abandons du projet de carrière en enseignement, de situations qui sont contraires à l’esprit même de la Loi sur les normes du travail comme l’annulation de contrats, les retenues sur la paie et la demande infâme de rembourser des heures travaillées. Il est temps de travailler sérieusement à faire reposer le modèle des cégeps sur autre chose que sur l’exploitation des 40% d’enseignant.es précaires.
Thème 2 : La tâche, les ressources et la réussite étudiante
Vous le vivez au quotidien, la tâche s’alourdit sous la pression concomitante du changement de profil de nos étudiant.es et de la bureaucratisation de notre travail. Dans ce contexte, la CI permet difficilement de rendre compte de la tâche enseignante. S’ajoute à cela une accélération des transformations du réseau sans ressource adéquate pour que l’on puisse les réaliser convenablement.
Thème 3 : La formation continue, l’enseignement à distance et la pérennité du modèle collégial
Les enseignant.es qui participent à la formation continue le savent, cette mission poursuivie par le cégep, aussi légitime soit-elle, vient avec une complexité qui n’est que partiellement reconnue si l’on regarde la ressource qui est envoyée dans les départements. Son développement est rapide, foisonnant et difficile à intégrer à un calendrier régulier.
À travers la formation continue s’immiscent dans l’enseignement collégial des manières “agiles” de former cette population étudiante particulière en versant malheureusement dans un clientélisme assumé. Ainsi, à travers les formations hybrides, l’enseignement à distance s’installe au Cégep de Sherbrooke malgré l’absence complète de balises nationales qui sont demandées depuis de longues années pour éviter la mise en concurrence des cégeps.
Thème 4 : La collégialité, l’expertise enseignante et la vitalité des programmes
À plusieurs reprises par le passé, le Comité patronal de négociation des collèges (CPNC) a cherché à attaquer notre mode de fonctionnement en collégialité, notamment en proposant de nommer les coordinations ou d’enlever du pouvoir aux départements. Pour être en mesure de prendre les bonnes décisions localement pour nos programmes, il faut que le Ministère soit sérieux dans son travail, qu’il procède par des consultations rigoureuses et en toute transparence. Le rythme actuel des opérations programmes, sans les ressources nécessaires pour s’y investir, met sous pression l’ensemble des acteurs et actrices du milieu collégial.
Thème 5 : L’organisation et les relations de travail
La convention collective se doit de refléter les enjeux vécus par les enseignant.es en 2022. La conciliation famille-travail-vie personnelle (CFTV), le droit à la déconnexion, le soutien des enseignant.es pour faire face aux défis climatiques sont autant de thèmes qui ne se retrouvent pas, ou si peu, dans l’actuelle convention.
Thème 6 : L’échelle de traitement et les autres enjeux de rémunération
Le secteur de l’enseignement collégial n’est pas étranger à l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre qui traverse actuellement l’ensemble du marché du travail québécois. Pour la ronde de négociation 2023, il faut remédier au problème de cohérence de notre échelle salariale au sein de la structure salariale du secteur public, tout en tenant compte du fait que le salaire attribué aux premiers échelons est en deçà des seuils d’attractivité.
Par ailleurs, il est inconcevable que plusieurs membres du corps enseignant se retrouvent à devoir débourser des sommes afin d’enseigner, notamment pour s’acquitter de frais en lien avec leur appartenance à un ordre professionnel ou avec des certifications relatives aux spécialités enseignées.
L’analyse de l’exécutif
Force est de constater que le comité de négociation a bien fait son travail. Les préoccupations que vous nous avez partagées lors de notre tournée de l’hiver 2022 et qui sont des enjeux de table sectorielle se retrouvent entièrement dans les problématiques qui ont été développées dans le projet de dépôt initial. Il faudra rester mobilisé.es pour s’assurer que la formulation des demandes et leur priorisation correspondent bien à nos priorités locales.
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Poste téléphonique #5330 info@specs-csn.qc.ca VP à l'information et à la mobilisation : Mathieu Poulin-Lamarre Agent de bureau : Alain Paquet |