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Sherbrooke, le vendredi 5 avril 2019 – L’exécutif du SPECS-CSN prend acte de la réponse du conseil d’administration du Cégep de Sherbrooke à la demande de son assemblée générale exigeant la démission ou le licenciement de la directrice générale, Mme Marie-France Bélanger. La décision du conseil d’administration de ne pas donner suite à cette demande sera transmise aux membres du SPECS-CSN afin qu’elles et ils puissent l’évaluer.
L’exécutif
du SPECS-CSN s’objecte fortement à l’analyse faite par la
direction des études quant à l’impact des compressions
budgétaires à l’enveloppe de l’enseignement pour l’année
2019-2020. S’il faut croire M. Éric Gagné, le directeur des
études, le retrait de la ressource permettant d’engager
l’équivalent de 8 enseignantes et enseignants à temps complet (8
ETC) pourrait se faire alors que « les services pédagogiques
offerts aux étudiantes et aux étudiants ne seront nullement
affectés (…) » Devons-nous comprendre que l’élimination
des projets d’innovation pédagogiques, de l’aide à la
recherches pédagogiques, des ressources permettant des projets liés
aux arts, à la danse à la musique affectent nullement les services
pédagogiques ? De même, que la diminution des ressources pour
la révision et l’actualisation des programmes d’étude est sans
effet pour les étudiantes et les étudiants qui s’inscrivent dans
les programmes d’études du cégep ? Finalement, que la
réduction de la libération globale pour la coordination de
département, instance où les enseignantes et les enseignants
élaborent les plans de cours et discutent de pédagogie
disciplinaire, est sans conséquence pour la population étudiante et
pour la qualité des apprentissages et de l’enseignement qui sont à
la base même de la mission du cégep ? C’est faux !
Penser cela dénote, au mieux, une malheureuse manière de
s’exprimer, au pire, une incompréhension du travail fait par les
enseignantes et les enseignants du Cégep de Sherbrooke.
Il
est important de mettre en contexte la position des enseignantes et
des enseignants du Cégep de Sherbrooke qui fut prise
démocratiquement et selon les statuts du SPECS-CSN lors de
l’assemblée générale du 1er avril 2019. Le Cégep de
Sherbrooke s’est vu imposer des coupes draconiennes totalisant tout
près de 4 000 000 $ au cours des dernières années.
Le Cégep subit également les conséquences délétères d’un
modèle de financement qui n’est pas adapté à sa réalité de
collège en région ayant de nombreux programmes et dont
l’aménagement physique entraîne des coûts supplémentaires.
L’assemblée générale du SPECS-CSN a voulu envoyer un message fort lundi dernier. Les enseignantes et les enseignants n’acceptent plus des coupes qui nuisent à leur capacité d’accomplir pleinement leur mission : l’enseignement. Alors que le gouvernement a des surplus importants et qu’il annonce un réinvestissement, est-ce vraiment nécessaire localement de diminuer de 8 ETC les ressources allouées à l’enseignement pour résorber une dette qui est le résultat d’un modèle de financement inadéquat ? Est-il possible pour notre direction et le conseil d’administration d’attendre le réinvestissement annoncé pour la fin du printemps plutôt que de sabrer dans les ressources enseignantes dès maintenant et de fragiliser un peu plus la qualité de l’enseignement à laquelle les étudiants et les étudiantes ont droit ? Les membres du SPECS-CSN persistent à croire que c’est possible et essentiel pour que la mission du Cégep puisse être réalisée.