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Vendredi 21 septembre 2012
Gardons-nous de crier victoire trop vite

La Tribune, 21 septembre 2012

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La décision du nouveau gouvernement du Québec d’annuler la hausse des frais de scolarité et d’abroger la loi 78 marque une étape importante. Le « printemps érable » initié par le mouvement étudiant a galvanisé des milliers de citoyennes et citoyens et a redonné de l’espoir à qui défend des idéaux progressistes. Des étudiants, des travailleurs, des chômeurs, des « têtes blanches contre la hausse », des « profs contre la hausse» et des «mères en colère» se sont retrouvés ensemble dans la rue pour crier leur désir d’un Québec bâti sur les principes de justice sociale et d’égalité des chances. Les étudiantes et étudiants méritent notre reconnaissance pour avoir réussi à nous sortir de notre isolement et d’une certaine passivité. Avec ténacité et imagination, elles et ils se sont opposés à une hausse injustifiée et inéquitable.

Résultat d'une lutte sociale sans précédent, l’annulation de la hausse et de la loi 78 est une étape importante dont nous devons nous réjouir. Gardons-nous toutefois de crier «Victoire!» trop vite. Le gouvernement Marois parle déjà d’un gel indexé», expression oxymore digne de la novlangue du gouvernement Charest. Les étudiantes et étudiants ainsi que tous les gens qui les appuient devront être prêts à défendre leur position lors des prochains états généraux sur l’éducation annoncés par le nouveau gouvernement.  De plus, la lutte contre la hausse des frais de scolarité n'a toujours été qu’un élément d’un combat plus large contre la tarification et la privatisation de nos services sociaux. Pour que le printemps érable livre tous ses fruits, il est nécessaire de poursuivre notre engagement.

Rappelons-nous d'où nous partons et saluons les avancées qui ont été faites. Jamais le gouvernement Charest n’a véritablement considéré les différentes propositions de financement des universités qui permettaient d’éviter la hausse. On a eu droit plutôt à des phrases creuses, la maintenant célèbre «juste part», à la démonisation du mouvement étudiant et au recours à la répression. Au final, le gouvernement Charest n’a pas trouvé mieux que d’imposer une loi matraque qui limitait les droits fondamentaux que sont la liberté d’expression et d’association. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec n’a pas tardé à condamner cette loi. Le fait que le gouvernement sortant ait pu aller aussi loin nous donne toutes les raisons de nous inquiéter de l’état de notre démocratie.

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Aussi:

À lire, deux articles parus dans La Tribune:
«La hausse des droits de scolarité est annulée», Alexandre Robillard
«Les étudiants crient victoire... avec prudence», Isabelle Pion

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